UN DIMANCHE PAS ORDINAIRE, LE 25 SEPTEMBRE AU CÉNACLE DE SAUGES

Jubilé et jubilation

À 09h45, le 25 septembre, les cloches du Temple de Saint-Aubin-Sauges (NE) résonnaient. C’était pour inviter à une … messe. Celle-ci, centre de la fête d’action de grâce, marquait les 40 ans d’existence de la Communauté du Cénacle et les 20 ans de sa présence à la Maison dite du « Pré-de-Sauges », dénommée « Cénacle de Sauges », depuis deux décennies. 250 personnes étaient attendues et présentes dans la nef prolongée d’un choeur bien rempli de célébrants et de merveilleux jeunes choristes (tous proches de la Communauté). Cette forte participation, la solidarité de la paroisse réformée locale ainsi qu’une culture régionale riche d’étroites relations oecuméniques, ont naturellement conduit au Temple lequel a offert son volume et sa beauté architecturale.
Eucharistie, hospitalité, témoignages, chants ont concouru à la réussite de la célébration ; une réussite qui ici se mesure en solidarité, reconnaissance, harmonies vocales et relationnelles, émotions positives, engagements et prières communes.
Chacune, chacun était invité, dès la fin de l’office à prolonger la fête par un accueil et le partage d’un repas au Cénacle ou de vastes tentes et un magnifique buffet étaient dressés.

Convivialité et bienveillance

Comment expliquer que tant de personnes venues de tous horizons confessionnels et géographiques aient souhaité manifester, en cette circonstance, leur attachement et leur reconnaissance ?
Le lieu est important : la maison est spacieuse et accueillante, entourée d’un grand parc aux multiples essences. Elle bénéficie d’un dégagement et d’une vue sur le lac exceptionnels. Mais là n’est bien sûr pas l’essentiel.
Un accueil inconditionnel, un accompagnement personnalisé avec des racines ignatiennes, une ouverture sur les marges de l’Église, de la société, un esprit marqué d’un humanisme et d’un oecuménisme profonds et incarnés, ce sont bien ces caractéristiques qui fondent l’esprit du lieu. Et c’est cet esprit sans artifice qui a fidélisé, orienté et accompagné aussi bien des retraitants que des femmes et des hommes de passage.

Ouverture et reconnaissance

Mais n’oublions pas une (peut-être « la ») dimension fondamentale : tout cela doit être habité, médiatisé par des personnes. Depuis la création du Cénacle de Sauges, la Communauté présente a offert son charisme, ses disponibilités, ses compétences par l’engagement de ses Soeurs et de ses Frères. Aujourd’hui, ce sont les deux résidentes Soeur Rosmarie et Soeur Véronique qui assurent l’accueil. Si la
reconnaissance de tous va à l’ensemble de la Communauté du Cénacle qui a engendré et porté l’âme du lieu, c’est vers elles deux, présentes dimanche 25 septembre, que les témoignages de gratitude convergeaient. Oh combien cela était sincère et fondé !
Une telle fête ne peut se tenir sans l’action de nombreux bénévoles. Il serait compliqué de les citer tous. Aux personnes proches du quotidien de la Communauté, de sa cuisine, de son ménage, de son jardin ; à celles membres de l’Association du Cénacle, de son Conseil de Fondation ; aux aides engagé-e-s pour la journée, aux membres de la chorale avec sa directrice, de vifs remerciements sont témoignés. Et n’oublions pas celles et ceux dont l’apport financier initial a permis l’achat de la maison et toutes les édifications qui s’en sont suivies, ni les entreprises sollicitées ce jour pour diverses tâches.
Clôture de la fête : un arbre a été planté dans la propriété, un catalpa choisi par les Soeurs parce que « ses feuilles ont la forme d’un coeur ».
Trois noms tout de même avant de terminer. L’abbé Marc Donzé qui accompagne la Communauté depuis ses débuts a coordonné les préparatifs de la fête et a célébré l’eucharistie. Merci Marc. Merci également à Romuald Babey, le représentant de l’évêque dans le canton de Neuchâtel dont la présence et les mots chaleureux ont attesté l’appui des responsables ecclésiaux. Et merci enfin à Yves Bourquin, président du Conseil synodal de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel, dont les paroles solidaires (qui s’ajoutaient à celles d’autres frères et soeurs réformés) témoignaient de la vocation oecuménique de la Communauté.

Avenir et interrogations

Coïncidence, le départ de la Communauté du Cénacle est annoncé. Au printemps prochain, les Soeurs s’en iront, conscientes de leur difficulté à perpétuer des conditions d’accueil adéquates après les décès qui les ont affectées ces dernières années. Elles s’en iront « debout » selon leur pertinente expression. Tristesse mais consolation : leur charisme s’épanouira dans un ailleurs fraternel.
Alors qui à la Maison du Pré-de-Sauges dès ce futur proche ? Des pistes existent, possibles mais encore incertaines. Un groupe est mandaté pour trouver des solutions qui poursuivront l’oeuvre entreprise. La tâche est intense.
« Mettre à disposition de l’Église catholique romaine dans le canton de Neuchâtel un lieu d’accueil pour des temps de retraites spirituelles, d’accompagnement personnel et de formation chrétienne ». C’est ce que prescrivent les statuts de la Fondation. Il est essentiel que cela demeure … et dans une sensibilité oecuménique.


Jean-Claude Zumwald

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